Vous connaissez sûrement l'expression "courir après les filles"?
Elle nous vient de l'Antiquité, où cette pratique était fréquente. Quand un homme, un dieu ou un faune s'éprenait d'une nymphe, il la poursuivait jusqu'à ce qu'il l'attrape. Peu importait, alors, qu'elle soit d'accord ou non : elle lui appartenait.
Sauf...
Sauf si une divinité bienveillante intervenait, ce qui était également chose courante.
Ce fut ce qui arriva à la belle Daphné, fille de la terre et du fleuve Pénée.
Comme chaque matin, elle saluait l'aurore en dansant sur la mousse, les cheveux dénoués et vêtue seulement de brume diaphane, quand Phébus la vit. Son coeur, aussitôt, s'enflamma.
-Veux-tu être à moi? lui demanda-t-il.
Effarouchée, la nymphe ne répondit pas mais s'enfuit à toutes jambes.
Il la prit en chasse.
Elle était agile, lui vif et endurant. Leur course-poursuite dura longtemps, longtemps...
L'un derrière l'autre, ils traversèrent les bois, les champs et les vallons, escaladèrent les collines, franchirent les ravins, dévalèrent les prés en pente douce.
Le soir tombait lorsque Daphné, à bout de forces, trébucha sur une souche.
A plat ventre dans l'herbe, elle vit avec terreur se rapprocher le dieu et, lorsqu'il se pencha sur elle, supplia :
-Mère! Par pitié, sauve-moi!
La Terre aussitôt, s'ouvrit et l'engloutit, sous les yeux navrés de son poursuivant.
-Reviens, Daphné! Reviens, je t'aime! gémit-il, en tombant à genoux.
Touché par cet aveu, la nymphe revint, en effet. Mais sous forme d'arbuste couvert de fleurs d'un rose délicat : le laurier (traduction française du mot grec daphné).
Mélancoliquement, Phébus embrassa ses pétales et, de son feuillage, tressa une couronne qu'il jura de porter jusqu'à la fin des temps.
Aujourd'hui encore, les lauriers-roses qui poussent dans nos jardins commémorent le souvenir de cet amour malheureux.
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